En 1973, Ana Mendieta a 25 ans, elle est au Mexique dans le cadre d’un voyage scolaire sur le
thème de l’archéologie.
L’artiste s’allonge dans une ancienne tombe aztèque et dissimule son corps sous des fleurs blanches, c’est une manière pour elle de fusionner avec la nature et d’ainsi explorer la relation entre corps et terre. Cette silhouette, comme une extension d’elle même se rapproche du caractère primitif revendiqué par l’artiste qui se définit comme une artiste néolithique.
S’engage alors un dialogue sensuel entre le corps de l’artiste, la terre et le corps du spectateur.
Cette première performance allongée est annonciatrice d’une longue série.
Progressivement, lors de ses performances sa chair tend à disparaitre pour ne laisser
plus que des traces sur le sol et former des « Siluetas ».
Elle marque les contours de son corps sur la terre, puis en s’en détachant, Ana Mendieta peut
s’observer de l’extérieur : elle fait son autoportrait.
Pour elle le sang avait des propriétés magiques donc l’eau peut être vue comme une purification
Elle est fascinée par les éléments fondamentaux: terre, eau, feu, air
Dans son oeuvre Body Tracks, l’artiste imprime la trajectoire de ses mains imbibées de
rouge le long de la toile.
La série montre des gestes implorant évoquant la prière, le rituel, la vénération et la libération.Elle fait corps avec le support.
La perte est omniprésente dans son processus, elle est « présente, exigeante et palpable ».